Les démarches à entreprendre pour une réduction mammaire
Avant toute intervention chirurgicale, il est nécessaire de bien en connaître les tenants et les aboutissants. Le parcours à réaliser dans le cadre d'une réduction mammaire n'y échappe pas. Si vous ne savez pas par où commencer, le Dr Fabrice Poirier, spécialiste en chirurgies plastique, esthétique et reconstructrice vous explique les démarches à entreprendre étape par étape pour une réduction mammaire réussie.
1) Première consultation : votre démarche
La demande de réduction mammaire affecte toutes les tranches d’âge. L’hypertrophie mammaire est souvent associée à une ptose mammaire (poitrine tombante), que ce soit la jeune adolescente embarrassée par une volumineuse poitrine l’empêchant de pratiquer le sport de son choix, complexée par rapport à ses amies ou bien la femme d’âge mûr ressentant des douleurs dorsales, une gêne vestimentaire permanente et tout simplement une gêne dans sa vie quotidienne. La réduction mammaire peut également concerner les femmes de plus de 60 ans qui ont enduré pendant des années cette volumineuse poitrine avec son cortège de mal-être, sans qu’on ait pu leur conseiller d’en réduire la taille. La femme, à tous les stades de sa vie, est embarrassée par une grosse poitrine. Dans certains cas, il existe une asymétrie mammaire c'est-à-dire qu’un sein est plus volumineux que l’autre. Il sera alors possible de réduire la taille du sein plus gros pour symétriser la poitrine.
2) Comment savoir si je serai satisfaite ?
La réduction mammaire peut en effet faire craindre une déception qui reste bien rare tant l’amélioration physique et la disparition progressive ou immédiate, selon les cas, des douleurs dorsales, le plus souvent présentes, balaient ces interrogations. Il est important de bien préciser au chirurgien la taille souhaitée après la réduction qui restera souvent d’une taille honorable (bonnet C le plus souvent demandé).
3) Existe-t-il la possibilité d'une prise en charge ?
La prise en charge par la sécurité sociale dépend du poids de la glande mammaire retirée par côté. Il faut en effet retirer 300 grammes de glande mammaire par sein pour bénéficier d’une prise en charge. Le chirurgien, lors de l’examen pré opératoire, mesure la poitrine, ce qui lui permet d’anticiper ou non la probabilité de prise en charge.
Du même auteur 👉 : tout savoir sur la nymphoplastie
4) Avant l'intervention, quelles sont les recommandations à suivre ?
L’essentiel est de ne pas fumer ! L’interruption du tabac est impérative 6 semaines avant et après l’intervention; afin de réduire le risque de complication à type de nécrose cutanée ou mamelonnaire, désunion cicatricielle amenant à la réalisation de pansement sur plusieurs mois, alors qu’en 2 à 3 semaines, la cicatrisation est obtenue chez les non fumeurs. J’insiste également sur le tabagisme «passif», c'est-à-dire de supporter le tabac du conjoint, des collègues (pause) ou des ami(e)s, qui est à fuir absolument !
5) Comment se passe l'intervention ?
L’intervention se déroule sous anesthésie générale et dure de 2 à 4 heures, selon la quantité de glande à ôter. Le chirurgien prescrit avant l’intervention des chaussettes de contention que la patiente mettra avant de descendre au bloc opératoire et les portera quelques jours après afin d’éradiquer le risque de phlébite et donc d’embolie pulmonaire. À l’issue de l’intervention, la patiente est transportée dans la salle de réveil où elle est surveillée pour un réveil progressif, en toute sécurité.
6) Et le postopératoire ?
À l’issue de la phase de surveillance en salle de réveil, la patiente retourne dans sa chambre où l’infirmière l’accueille et vérifie que tout va bien (tension, respiration, redons…). Le premier lever peut intervenir le jour-même, sous surveillance infirmière, pour dépister un malaise au lever ou bien le lendemain. La patiente garde ses pansements plusieurs jours ainsi que les redons (tuyau de drainage sortant au niveau du creux axillaire, c'est-à-dire sous l’épaule, destinés à recueillir le sang et les sécrétions) qui sont retirés avant la sortie de l’établissement. Pas de panique pour ces « tuyaux » dont l’exérèse par une infirmière expérimentée est indolore, car elle aura pris la précaution de «casser» le vide ! Les mesures de la nouvelle poitrine permettront de commander un soutien-gorge de contention lors du premier pansement, souvent une semaine après l’intervention, ce dernier faisant office de soutien-gorge pendant cette période.
7) Quels types de cicatrices aurai-je ?
Les cicatrices sont en « T » inversé, c'est-à-dire en ancre de marine, ce qui permet, au mieux, de redonner une projection et une belle forme à la poitrine. D’autres cicatrices sont possibles, mais ne permettent pas d’aussi jolis résultats en trois dimensions.
8) Comment en prendre soin ?
Dans les trois premiers mois, la cicatrice connaît une phase inflammatoire pendant lesquels elle sera «rouge». Cela correspond à la résorption des fils sous-cutanés mis en place et à l’affrontement des berges de la cicatrice. Pendant cette phase, des soins locaux, avec des savons liquides ou non et des crèmes hydratantes, sont possibles. Cette phase évolue d’elle-même, inaccessible à tout geste thérapeutique. Ultérieurement, il sera possible de masser les cicatrices avec des crèmes cicatrisantes. Puis progressivement, les cicatrices vont s’affiner et blanchir pour devenir quasi invisibles, dans les deux ans suivant l’intervention.
Les conseils du Dr Poirier 👉 : les solutions de rajeunissement du ventre et de la poitrine
9) Des jours de congés pour récupérer, oui, mais combien ?!
Un délai de cicatrisation et de récupération est en effet nécessaire après cette intervention. Selon les cas (âge, pathologies associées…) et les impératifs professionnels, cela peut aller de 1 à 4 semaines après l’intervention, où un arrêt de travail, pris en charge par la sécurité sociale, peut être prescrit. En général au bout de deux semaines, l’amélioration est certaine.
10) Le résultat, combien de temps après ?
La poitrine va être « gonflée » par l’inflammation post opératoire pendant 2 à 4 semaines environ. Dans les mois suivants, la poitrine va se positionner et « trouver sa place » sous l’action de la pesanteur. Au bout de six mois, le résultat se précise et, en une année, on se rapproche du résultat définitif. Cependant les cicatrices vont s’atténuer sur les deux années suivant l’intervention.