Les innovations en implants mammaires dans la chirurgie esthétique d’augmentation mammaire
La chirurgie esthétique d'augmentation du volume des seins peut être réalisées soit par implant mammaire (prothèse) soit par réinjection de tissu gras. Dans la chirurgie esthétique des seins par prothèses mammaires deux types d'implants actuellement sur le marché méritent une attention particulière pour leur caractère innovant.
1) Les implants mammaires en mousse de polyuréthane
Prothèses mammaires en polyuréthane - Vue au microscope de la mousse de polyuréthane permettant l'accroche de la prothèse mammaire
En réalité, ces implants mammaires ne sont pas nouveaux, car leur conception date en fait de plus de 40 ans. Cependant à cette époque, ils ont souffert de la grande crise des prothèses mammaires en silicone des années 1990 qui entraina l'arrêt de leur fabrication et la remise en cause de leur fiabilité.
Prothèses mammaires en polyuréthane
En quoi ces implants sont-ils différents ?
- La principale différence se situe dans la composition du revêtement de l'implant (enveloppe) qui est faite non pas de silicone mais d'une mousse de polyuréthane. La couche externe de polyuréthane de l'implant mammaire va déclencher au niveau des tissus du sein la formation de multiples zones d'adhérence permettant l'accroche de l'implant aux tissus du seins, plutôt que la formation d'une membrane unique entourant l'implant comme avec les implants mammaires en silicone.
- Le remplissage de l'implant se compose de deux gels de silicone différents. Le gel à l'arrière de l'implant est plus souple, le gel à l'avant est plus ferme. La présence dans la même prothèse de deux gels différents avec une orientation diagonale s'adapte au mieux à la structure naturelle du sein.
- Les implants utilisés en France sont certifiés CE. (marquage européen)
- De nombreuses études récentes ont démontré la sûreté pour les patientes de ces implants mammaires.
Quel est leur intérêt ?
Ces implants mammaires sont une solution de choix dans la pose d'implants anatomiques. Les complications redoutées et possibles après pose d'un implant anatomique classique sont :
- L'apparition d'une coque encore appelée contraction capsulaire autour de l'implant. Le sein se déforme, devient dur et douloureux. Avec ces implants le risque passe de 0 à 3 % alors qu'il peut aller jusqu'à plus de 20% dans certaines études avec les implants mammaires traditionnels.
- La rotation de prothèse : du fait de leur forme asymétrique et non sphérique un implant anatomique qui va tourner dans le sein va entrainer une déformation de celui ci et nécessité une ré intervention pour repositionner l'implant. Il n'y aucun risque de rotation de la prothèse car son revêtement lui permet une adhérence très rapide aux tissus.
- Le double contour ou le sillon forcé résultat d'une technique chirurgicale non adaptée ou de tissus n'arrivant pas à soutenir le poids de l'implant. Ces implants restent bien positionnés et adhérents aux tissus et évitent ainsi ce type de complications particulièrement redoutées chez les patientes ayant perdu du poids et ayant une perte de qualité de leur peau. Théoriquement ces implants aurait un effet dit « auto-porteur » notamment lorsqu'ils sont positionnés devant le muscle c'est à dire que la prothèse et la glande mammaire ne formerait qu'une seule unité qui évoluerait ensemble avec ainsi un résultat plus stable dans le temps.
Ces implants ne peuvent pas se substituer à tous les implants mammaires mais ont des indications spécifiques :
- Lors d'une première chirurgie du sein : implants anatomiques en position devant ou derrière le muscle, ptose importante du sein….
- Lors d'un changement de prothèses mammaires : pour l'apparition d'une coque, d'un double sillon, sillon forcé, synmastie…
- Aussi bien en chirurgie esthétique des seins qu'en chirurgie réparatrice des seins.
Le prix est plus important (environ 30% plus cher) que les implants en silicone classiques du fait de leur technologie particulière. Du fait du temps d'intégration de la membrane en polyuréthane, les seins sont plus durs pendant les premiers mois. Mais après cette période initiale, ils ont exactement la même texture et la même sensationau toucher que les implants traditionnels. La technique chirurgicale doit être maitrisée car l'introduction des implants recouverts de polyuréthane est techniquement plus complexe et doit donc être fait par un chirurgien formé spécifiquement à cette technique.
2) Les implants mammaires en microsphères de borosilicate
Implants mammaires en microsphères de borosilicate - Schéma montrant l'implant mammaire avec ses microsphères (en vert) permettant la cohésion de l'implant en silicone (violet).
L'intérêt principal réside dans la réduction du poids des implants. Bien que le corps lui-même s'adapte généralement rapidement à l'augmentation du volume des seins, un poids important de l'implant a un certain nombre d'effets délétères sur les tissus du corps entourant les implants. Des seins plus légers sont moins soumis aux effets de la gravité.
À volume constant, cette prothèse pèse 30% de moins que les implants standards. C'est à dire qu'elle garde le même effet en terme de volume mais pour un poids 30% plus faible. La justification de l'intérêt de ces implants est que les effets gravitationnels des implants classiques plus lourds peuvent entraîner :
- Une réduction de l'élasticité des tissus avec affinement de la peau, vergetures et risque de visibilité de l'implant et de vagues.
- Un risque plus important de sillon sous-mammaire forcé surtout pour les implants de taille supérieure à 350 cc.
- Des douleurs dans le dos, les épaules ou la nuque dues au poids des seins.
- Une apparition plus rapide d'une chute (ptose, affaissement) du sein avec déplacement du mamelon.
Les microsphères en borosilicate constituent une matière 100% biocompatible et sont liées chimiquement au gel de silicone contenu dans l'enveloppe de l'implant. Les microsphères ne bougent pas même si l'implant est rompu.
- Cet implant pourrait permettre une amélioration de la qualité de vie dans les activités quotidiennes ou la pratique du sport.
- Ces implants ont une durée de vie de 10 ans comme les prothèses actuelles.
- Leur composition interne avec leur microsphère leur permet en cas de rupture de retenir le gel de silicone et d'éviter sa diffusion dans le sein.
- De nombreux tests précliniques (mécaniques, chimiques et biologiques) ont démontré la qualité ce ces implants en terme de sécurité par rapport aux implants standards.
- Les tests cliniques initiaux, effectués en décembre 2013, ont donné des résultats conformes aux critères de sécurité préclinique, ainsi que de sécurité et d'efficacité cliniques précoces.
- La procédure chirurgicale reste identique à la procédure classique de mise en place d'implant mammaire.
- Le prix est plus important en rapport avec la technologie particulière de ces implants.
- Il est à noter que ces deux types d'implants peuvent être combinées avec une réinjection de graisse afin de réaliser une augmentation mammaire dite composite notamment pour cacher la partie supérieure et interne de l'implant mammaire.
👉🏻 Pour plus d'informations sur les interventions, consulter la fiche du Dr Rémi Foissac.