Complications potentielles des implants mammaires
En juin 2013, la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance a examiné le cas des prothèses mammaires PIP défectueuses, considérant qu'il s'agissait là d'une atteinte à la santé publique.
En France, on recense au moins 30.000 femmes concernées par la pose d'implants PIP.
80% de ces implants fabriqués en France par la société Poly Implant Prothèse (PIP) ont été exportés à l'étranger. Ceux-ci ont par la suite révélé de forts taux de déchirures tout comme la présence de substances controversées, tel un additif pour carburant.
Un communiqué datant de 2010 mettait en évidence que ces implants avaient été fabriqués avec un gel de silicone différent de celui autorisé. Les prothèses avaient alors été complètement retirées du marché. Pour autant, des milliers d'interventions avaient déjà été réalisées au moyen de ce type d'implants.
Suite à cette confusion sanitaire de grande ampleur, la chirurgie de remplacement d'implants mammaires s'est avérée une des meilleures options afin de résoudre le problème de ces prothèses défectueuses et potentiellement dangereuses. Les principales raisons qui poussent les patientes à entreprendre ce type d'intervention sont les déchirures, les fuites ou encore les contractures capsulaires qu'elles peuvent expérimenter suite à la pose d'implants. Un remplacement d'implants est un acte chirurgical pouvant, comme toute intervention, comporter des risques et des douleurs, et nécessitant une période de convalescence.
Qu'est-ce qu'une déchirure de prothèse ?
L'un des principaux inconvénients à porter un implant défectueux est qu'il est difficile de s'en rendre compte. Les symptômes ne sont pas évidents à déceler dès le départ, et seules quelques femmes ressentent des gênes ou des douleurs au niveau de la déchirure de l'implant.
Les conséquences d'une déchirure de prothèse après un certain temps sont le durcissement du sein, entraînant la formation d'une capsule autour de l'implant. Une fuite de silicone peut également avoir comme effet son absorption par le système lymphatique, provoquant des inflammations des ganglions, qui doivent parfois être retirés.
Les prothèses PIP contenant des substances illégales, la confusion et l'inquiétude ont été d'autant plus grandes sur les conséquences de l'infiltration de ces produits dans l'organisme. C'est notamment pourquoi de nombreux chirurgiens ont penché pour l'option de retirer les prothèses, ne sachant pas si une fois la déchirure parvenue, le liquide s'échappant des implants pourrait être assimilé facilement ou non par les tissus.
La difficulté de réparer un implant endommagé
À la différence d'un changement de prothèse courant, qui peut être le simple fait d'une volonté de la patiente d'augmenter le volume de ses seins, un implant qui se brise dans l'organisme complique fortement l'intervention du chirurgien.
Le facteur le plus déterminant de la réussite de cette opération est le caractère adhésif du gel contenu dans la prothèse. Si celui-ci s'avère peu fluide ou collé aux tissus, il rend plus ardue la tâche de l'extraction de la prothèse.
Dans ce cas de figure, le chirurgien doit avant toute chose nettoyer la zone affectée afin de retirer tout le produit éparpillé dans l'organisme. Il décidera alors si la déchirure requiert une modification du plan anatomique afin d'implanter dans les meilleures conditions la nouvelle prothèse.
Cette complication lors de l'intervention a pour conséquence d'allonger la durée de cette dernière tout comme la période de récupération et de convalescence. Ce processus sera souvent plus lent et plus douloureux.
C'est pour cette raison que de nombreux professionnels du secteur ont recommandé aux femmes porteuses d'implants PIP leur extraction en amont d'une possible déchirure. Cette intervention est en effet beaucoup plus simple et moins gênante pour la patiente que dans le cas d'un remplacement d'implant après déchirure.
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Contractures capsulaires et changement de prothèse
L'une des plus grandes préoccupations des patientes se soumettant à un acte d'augmentation mammaire est la possibilité d'expérimenter une contracture capsulaire au sein de leur implant.
Les prothèses mammaires de silicone peuvent générer des réactions tissulaires autour d'elles, caractérisées par la formation d'une couverture fibreuse, mécanisme de défense naturel de l'organisme face à l'introduction d'un objet inconnu et étranger au corps.
Face à ce type de réaction de l'organisme et en fonction de son évolution, le chirurgien peut décider ou non de retirer l'implant. Si la contracture devient dure, rigide et inflexible, il est fortement recommandé de retirer la prothèse mammaire. On peut pour ce faire avoir recours à une méthode appelée capsulectomie.
Cette opération vise à retirer l'implant par voie sous-marine ou auréolaire, l'extraction au niveau de l'aisselle s'avérant plus complexe dans ce cas précis. Une fois la prothèse retirée et les caractéristiques mammaires analysées, le chirurgien pourra définir un nouveau plan intra-musculaire pour la pose d'une autre prothèse, générant ainsi une nouvelle poche permettant d'accueillir l'implant mammaire.
Avant de se lancer dans ce type d'intervention, les spécialistes de ce secteur recommandent d'essayer des méthodes moins invasives comme le massage de mobilisation ou encore l'utilisation d'ultrasons, afin de réduire le risque de contracture capsulaire et de assouplir l'implant. En effet, une capsulectomie oblige quant à elle la patiente à se soumettre à une expérience post-opératoire similaire à celle de sa première intervention d'augmentation de la poitrine.
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