Gynécomastie : questions fréquentes
Ces dernières années on recense de plus en plus de patients hommes ayant recours à une procédure de gynécomastie. Afin d'en savoir plus sur ce phénomène et d'en comprendre les causes et les solutions, nous avons interviewé le Docteur Giorgio Maggiulli, Spécialiste de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique dans la ville de Rome.
Qu'est-ce que la gynécomastie ?
Il s'agit d'un développement anormal de la poitrine chez l'homme.
Existe-t-il différents types de gynécomastie ?
Il existe la gynécomastie réelle qui provoque un vrai volume au niveau de la glande mammaire, la gynécomastie fausse ou lipomastie qui est en fait une accumulation de composants adipeux au niveau de la poitrine, et enfin la gynécomastie mixte quand le patient présente les deux symptômes précédents.
Pourquoi se manifeste-t-elle ?
La véritable gynécomastie est généralement associée à des déséquilibres hormonaux comme l'augmentation de prolactine, l'insuffisance de métabolisation des œstrogènes du foie ou encore une conversion excessive des testostérones en œstrogènes. Dans certains cas le patient atteint de gynécomastie présente une augmentation excessive du nombre de testostérones. La gynécomastie fausse peut être associée à une prise de poids importante avec accumulation de graisse dans la zone mammaire. La plupart des patients présentent une gynécomastie mixte.
Les cas de gynécomastie ont-ils réellement augmenté ces dernières années ?
Il est difficile d'obtenir des chiffres précis à ce sujet. Ce qui est sûr c'est que les demandes d'opérations sont en augmentation.
À quoi cela est-il dû ?
Les personnes et notamment les hommes font aujourd'hui plus attention à leur apparence. Ce phénomène s'explique par l'influence des médias et des canons de beauté exposés par ces derniers. L'augmentation de l'obésité et de l'utilisation d'hormones associées au dopage sont aussi des facteurs à prendre en compte dans l'explication de cette hausse de la demande en matière de gynécomastie.
Quelles sont les techniques utilisées pour réduire un phénomène de gynécomastie ?
En premier lieu, je conseille toujours à mes patients d'avoir recours à un examen complet pour s'assurer qu'ils ne présentent aucun problème au niveau de la thyroïde, de la glande pituitaire, du foie ou encore des testicules. Dans certains cas, une hausse d'œstrogènes peut nécessiter la prise de médicaments anti-œstrogènes, bien qu'en général on ne découvre aucune anomalie particulière chez le patient. L'opération chirurgicale reste le traitement le plus employé pour combattre la gynécomastie.
Qui peut avoir recours à cette intervention ?
Il n'existe pas particulièrement de contre-indications physiques. Les patients types sont jeunes et en bonne santé. C'est surtout d'un point de vue psychologique qu'il est important d'évaluer le patient.
Quelle peut être la nature des troubles psychologiques ?
On se rend parfois compte que les patients ont des attentes bien trop élevées par rapport à l'intervention.
Pouvez-vous nous donner un exemple ?
J'ai eu affaire à des jeunes hommes présentant une gynécomastie minime et dont le problème résidait surtout dans leur difficulté à établir des relations avec le sexe opposé. Ce petit défaut physique prenait chez eux une importance disproportionnée. Il est important de savoir à quel type de patient nous avons affaire pour éviter des interventions inutiles qui n'aideraient pas à résoudre le véritable problème psychologique du patient.
En quoi consiste l'intervention chirurgicale en elle-même ?
Le but de l'opération est de réduire la taille des seins et de redonner aux pectoraux une apparence plus masculine. Si la gynécomastie est principalement liée à une accumulation de graisse, on peut alors réaliser une lipoaspiration. Si au contraire le patient présente un problème glandulaire, on se chargera de retirer la glande au moyen d'une incision sur le côté de l'aréole. Dans la plupart des cas ces deux techniques sont associées au cours d'une même intervention.
Quelles sont les suites post-opératoires ?
Cette intervention est le plus souvent réalisée au moyen d'une anesthésie locale avec sédation et ne nécessite donc pas d'hospitalisation. Les douleurs post-opératoires ne sont pas très importantes et peuvent être soulagées par la prise d'analgésiques. Il est nécessaire de porter une gaine de contention durant les premiers jours suivant l'opération. Le patient peut retourner à ses activités habituelles rapidement.
Existe-t-il des complications ?
Le pourcentage de complications suite à une gynécomastie est très faible. Certains patients peuvent présenter des hématomes qui en de rares occasions peuvent nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale. On recense également certains cas d'asymétrie de la poitrine.
Quand le patient peut-il apprécier le résultat de l'opération ?
Le résultat est immédiat bien qu'il faille attendre deux mois pour que l'œdème disparaisse complètement.
Quelles sont les précautions nécessaires avant une gynécomastie ?
Il faut éviter l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Quels sont les comportements à éviter ou à adopter pour optimiser les résultats de l'opération ?
Il n'y a pas d'indications spécifiques à ce sujet.