La liposuccion du Mont de Vénus : une tendance en hausse
Une nouvelle obession beauté pointe petit à petit son nez dans les médias ou sur les réseaux sociaux : le mont de Vénus, une zone dont la nécessité de l'esthétisme fait débat.
Le mont de Vénus, aussi appelé mont du pubis, est cette zone située juste au-dessus du pubis. C'est une zone du corps sur laquelle se développe la pilosité pubienne, et qui comporte un amas de tissus graisseux qui peuvent résister à l'exercice physique et aux régimes. Pour en réduire le volume, on pourra donc opter pour une liposuccion localisée.
L'intervention consiste à retirer l'excédent de graisse par l'introduction d'une micro-canule : c'est une intervention simple, qui se réalise sous anesthésie locale, éventuellement complétée par sédation. La chirurgie se déroule au bloc, et le patient devra généralement rester une nuit en observation afin de vérifier qu'il récupère bien et ne recontre aucun type de problème.
Le temps de récupération est plutôt rapide, bien qu'il dépende de chaque patient. Lorsque l'activité professionnelle d'un patient requiert un effort physique, le médecin pourra conseiller un temps de repos compris entre deux et quatre semaines. Au contraire, si l'activité professionnelle ne nécessite pas d'effort physique, le retour pourra se faire plus tôt.
Le suivi avec le chirurgien est d'une importance cruciale, car c'est lui qui pourra vérifier que tout se passe bien, et toujours prendre la meilleure décision pour le patient, pour sa sécurité et pour des résultats optimums.
Une intervention qui fait polémique
La liposuccion du mont de Vénus, ou liposuccion du pubis, se réalise depuis plusieurs année déjà en France comme en Europe, pour les hommes comme pour les femmes. La polémique a pourtant été lancée il y a peu, avec la couverture de l'édition "Swimmwear 2015" du magazine Sports Illustrated, qui a beaucoup fait parler d'elle.
On y voit en effet le mannequin Hannah Davis baisser le bas de son maillot de bain de manière sensuelle, laissant apparaître un pubis lisse et épilé. Si la couverture est vue comme "trop audacieuse" pour certain, elle pose encore une fois la question du jeunisme à tout prix, de la recherche constante de corps lisses et beaux.
Bien que les interventions au niveau de cette zone soient toujours très taboues, la liposuccion du mont de Vénus risque sans conteste de devenir la nouvelle demande en vogue, qui permettrait de mettre un point final à la recherche d'un corps jeune. Cette intervention comble en effet le désir de ventre plat, sans démarquation au niveau du pubis, mais s'inscrit aussi dans une réjuvénation plus complète du sexe, intervention de plus en plus demandée par les femmes.
La liposuccion du mont de Vénus pose aussi la question de ce qui définit un sexe beau et conforme. Plusieurs études, et notamment What's normal? Influencing women's perceptions of normal genitalia: an experiment involving exposure to modified and nonmodified images, ont prouvé que la conception qu'avaient les femmes d'un sexe "normal" était directement liée à l'exposition de celles-ci aux sexes esthétiquements modifiés. Or, nous savons que le corps des femmes reste un tabou, notamment leurs parties intimes : les cours d'éducation sexuelles, qui ne présentent bien souvent que la reproduction sous des aspects techniques, ne cherchent pas à rassurer les jeunes filles sur leur anatomie.
De même, on incrimine souvent la pornographie dans cette course à la réjuvénation sexuelle, car elle représenterait des sexes chirurgicalement modifiés. Il faut préciser que seule une petite partie des acteurs se soumet à un acte chirurgical. Cependant, il est vrai que les sexes sont maquillés et épilés pour mieux passer à la caméra.
Soumettre constamment les personnes à des visions de corps et de sexes lisses et retouchés finit forcément par faire douter de la beauté de soi. Ce sont ces doutes qui semblent raviver la passion d'une société pour la jeunesse à tout prix.
Photo: Sports Illustrated - Ellahoy