La nymphoplastie expliquée par le Docteur Fabrice Poirier
La nymphoplastie est un acte chirurgical qui permet de corriger une anomalie anatomique au niveau des petites lèvres vaginales. Le Docteur Fabrice Poirier fait la lumière sur cette intervention à laquelle les femmes ont davantage recours.
Rappel sur la nymphoplastie
La chirurgie des petites lèvres ou nymphoplastie est avant tout une chirurgie réparatrice reconnue par la Sécurité Sociale pour l’inconfort et la gêne liés à une hypertrophie, asymétrie ou déformation des petites lèvres. En dehors de l’aspect inesthétique, il existe une véritable gêne fonctionnelle au quotidien au travers de l’habillement (extériorisation de celles-ci du maillot de bain ou des sous-vêtements) ou bien lors de pratiques sportives telles que le cyclisme, l’équitation, la gymnastique, etc. Les relations intimes peuvent être affectées par cette anomalie anatomique qui est sans rapport avec la notion du plaisir sexuel. Il n’y a d'ailleurs pas d’âge pour subir une nymphoplastie ; seule la prise de conscience d’une gêne objectivée à l’examen clinique posera l’indication de celle-ci. Cette gêne est attestée par le nombre croissant de femmes ayant recours à cette chirurgie (3905 en 2016, source ISAPS), bien qu’un certain nombre d’entre-elles ne connaisse pas l’existence de cette dernière.
Comment se passe le rendez-vous avec le chirurgien ?
Le chirurgien plasticien sera attentif au ressenti de la patiente, à sa gêne quotidienne. L’examen clinique permettra d’apprécier l’importance de l’hypertrophie des petites lèvres, celle-ci pouvant s’étendre des replis clitoridiens à l’anus en arrière, et déborder sur les grandes lèvres que l’on examinera, tout comme le Mont de Vénus. En effet, il est possible d’associer à cette chirurgie un geste sur le Mont de Vénus qui peut présenter une surcharge graisseuse localisée ou bien d'augmenter le volume de grandes lèvres « plates ». De même, des excédents muqueux périanaux, voire de type hémorroïdaire externes, pourront être pris en charge, si besoin. De cet examen clinique élargi résultera l’indication chirurgicale de nymphoplastie unie ou bilatérale, selon la malformation objectivée, ainsi que les gestes associés, si nécessaire. Des précautions pré-opératoires, comme l’interruption de tout tabagisme 2 mois avant et après l’intervention, seront le gage d’une bonne cicatrisation et de l’absence de complications postopératoires comme pour toute chirurgie plastique, telles que la désunion, l’infection, les brides cicatricielles, etc.
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Déroulement de l’intervention
L’intervention de nymphoplastie se déroule en ambulatoire (entrée et sortie le jour-même). Une anesthésie générale est le plus souvent réalisée en raison de l’inconfort de la position gynécologique nécessaire à l’intervention et de la durée de celle-ci (environ une heure selon le geste exact à réaliser). A l’issue de l’intervention, une surveillance en salle de réveil d’une heure environ permettra de s’assurer que la patiente a parfaitement repris le contrôle de ses facultés, sans soucis médical décelable.
Technique chirurgicale
Pour ce qui est de la technique chirurgicale, il est préférable de réaliser une technique longitudinale plutôt que triangulaire, qui peut être source de désunion postopératoire, amenant à reprendre la cicatrice dans un second temps, si nécessaire. De plus, toutes les petites lèvres ne sont pas « pigmentées », et peuvent présenter une couleur aussi rose que celle de la muqueuse vaginale.
Après la chirurgie
Les douleurs ressenties relèvent d’un traitement par antalgiques de type Doliprane (paracétamol). Les parties intimes peuvent être œdématiées (gonflées) et cette particularité s’atténue, en général, une semaine après l'intervention. Après la chirurgie, il est recommandé d'appliquer un lait de toilette intime pour bébé initialement, puis un gel de toilette intime, disponibles dans le commerce. Les saignements peuvent durer quelques jours et justifient l’utilisation d’une serviette protectrice, tout en évitant les tampons intimes qui pourraient ôter des fils de suture et faire saigner la zone opérée. Les fils sont résorbables et disparaissent dans les quinze jours suivant l’intervention. L’application de vaseline sur la cicatrice fera disparaître plus rapidement les « croûtes » et permettra d’accélérer la cicatrisation dans des conditions plus confortables. Les relations intimes et l’activité sportive peuvent reprendre dès la cicatrisation obtenue, soit dans les 3 à 4 semaines suivant l’intervention en général.
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Le résultat
Celui-ci s’apprécie quasi instantanément au réveil et permet de « vivre » très rapidement sans cette gêne permanente. Il faut prévoir environ un mois environ avant la reprise de toute activité physique, cette période pouvant être davantage raccourcie pour les patientes non-fumeuses actives ou passives, qui cicatriseront beaucoup plus vite et sans complication.