Transgénérisme F - to - M : le processus de réassignation sexuelle
Parfois, le genre que l'on nous assigne à la naissance ne correspond pas à notre identité. On parle ainsi de transidentité homme ou female-to-male (FtM) lorsque la personne a été assignée femme à la naissance (en raison de ses organes génitaux) mais s'identifie au genre masculin.
Il existe beaucoup d'idées reçues à propos de la transidentité, qui sont très préjudiciables aux personnes qui sont dans ce cas, victimes de beaucoup de violence et d'homophobie.
Il est connu depuis longtemps que l'humanité ne se divise pas en deux sexes distincts, homme et femme, mais qu'il existe un large spectre de sexes en ces deux extrêmes (on en dénombrerait jusqu'à 48).
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Pour comprendre la diversité de l'être humain, il est crucial de bien faire la différence entre trois réalités qui ne sont pas liées entre elles, mais très souvent confondues :
- Les attributs sexuels : ils n'ont aucun lien avec l'identité, tout sexe peut cohabiter avec toute identité
- L'identité : c'est la personne que l'on est, indépendamment de ses attributs sexuels
- La sexualité : elle n'est liée ni au genre, ni au corps.
Certains critères, comme la voix, la pilosité ou la manière de s'habiller, sont considérés comme "expression de genre", mais ne sont pas suffisants pour déterminer l'identité d'une personne. S'habiller d'une manière masculine ne signifie pas être un homme.
Le genre peut correspondre parfaitement avec la sexualité ou l'identité, et, dans d'autres cas, l'identité ne correspond pas au genre assigné à la naissance:
Il est important de reconnaître que nous avons tous, en nous, entre 10 à 40% des marqueurs de l'autre sexe, mais les caractéristiques masculines ou féminines qui prévalent en chacun de nous ne définissent pas nécessairement notre identité.
Certaines personnes décident de "transitionner", c'est-à-dire d'opérer une réassignation sexuelle afin que leur identité corresponde à leur genre. C'est en général un parcours long, autant d'un point de vue bureaucratique que médical. Mais que se passe-t-il réellement du point de vue de la chirurgie esthétique et de la médecine esthétique ?
La réassignation sexuelle en détails
Le premier pas de ce long parcours consiste en des entretiens avec un psychologue, qui devra poser le diagnostic de "dysphorie de genre", ce qui permettra à la personne d'initier la cure hormonale. Un suivi avec un endocrinologue permettra de mettre en place une thérapie hormonale substitutive, à base d'injections de testostérone en ce qui concerne la réassignation sexuelle F-to-M.
Ce traitement hormonal permettra de modifier les caractères sexuels secondaires, comme la barbe, la distribution pileuse, l'augmentation de volume du clitoris, le timbre de la voix et la musculature. Au bout d'un moment, la personne pourra choisir de se soumettre ou non au processus chirurgical féminin/masculin, qui prévoit de nombreuses interventions, à la discrétion du patient.
Hystérectomie
La première phase du processus chirurgical de la réassignation sexuelle femme à homme (FtM) inclut l'hystérectomie, c'est-à-dire la suppression de l'utérus. Elle est combinée avec une salpingo-ovariectomie, l'extraction chirurgicale des trompes de fallope et des ovaires.
Mastectomie
Même si la thérapie hormonale permet une réduction du volume mammaire, ce n'est pas suffisant pour conférer au torse un aspect masculin. C'est pour cela qu'on peut avoir recours à la mastectomie, une intervention chirurgicale qui consiste en l'ablation des seins. La technique chirurgicale dépend du volume des seins du patient. Généralement, on effectue une incision péri-aréolaire pour réduire le volume mais, en cas de poitrine volumineuse, l'incision sera pratiquée à la base du sein.
Phalloplastie
L'intervention de phalloplastie permet de construire un organe similaire au pénis, de forme cylindrique. Généralement, on utilise pour cela des tissus prélevés sur d'autres parties du corps, tels que l'avant-bras, la cuisse ou l'abdomen. Encore actuellement, cette intervention de chirurgie reconstructrice génitale est l'une des plus exigeantes et des plus difficiles.
Cette opération peut être complétée par une pose de prothèses érectiles, et elle permet au patient d'avoir des rapports sexuels avec pénétration.
Métaoidioplastie
Le recours à la métaoidioplatie est plus aisé que la phalloplastie, car elle permet de maximiser l'effet hypertrophique du clitoris, l'élargissant à environ 4 ou 5 cm. L'intervention consiste à séparer clitoris et petites lèvres, mais aussi à supprimer son ligament sustenteur pour le positionner comme un pénis.
L'avantage de cette intervention est qu'elle est moins invasive que la phalloplastie, tout en étant réversible. Mais surtout, le clitoris ayant un développement analogue au pénis, il possède des tissus érectiles fonctionnels, ce qui permet de se passer de prothèse érectile. Le clitoris ne sera cependant pas aussi rigide qu'une erection pénienne.
Scrotoplastie
Il est également possible pour le patient de réaliser une scrotoplastie, qui consiste à ouvrir les grandes lèvres pour en former des cavités et insérer des prothèses testiculaires, améliorant l'apparence des organes génitaux et des sensations.
Pour les patients qui souhaitent s'engager sur un parcours de réassignation sexuelle, il est important de savoir que vous êtes le maître de votre parcours : vous pouvez choisir de réaliser l'ensemble de ces interventions ou une partie. Certaines personnes choisissent également de ne pas se faire opérer. Chaque personne est unique, vous savez mieux que quiconque ce qui est le mieux pour vous.
À savoir qu'en France, seules quelques équipes médicales hospitalières sont habilitées pour la prise en charge par la Sécurité Sociale du parcours de réassignation sexuelle.
Ce processus est long et fastidieux, et ne peut jamais être séparé de l'aspect psychologique, d'où l'importance d'avoir une personne de confiance avec qui discuter afin de vivre ce parcours de la manière la plus sereine possible.
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