Les soins capillaires
Les alopécies sont un ensemble de pathologies caractérisées par la chute des cheveux et peuvent être classifiées en alopécies localisées ou diffuses, alopécies cicatricielles ou non cicatricielles, ou encore selon la cause à l’origine de la pathologie. Les alopécies non cicatricielles sont caractérisées par la réduction de la croissance des cheveux. Dans ce cas il n’est pas observé de lésion irréversible du follicule. En revanche, les alopécies cicatricielles présentent une destruction du follicule et la formation d’un tissu fibreux. Le Dr Eugenio Broccaioli va, dans un premier temps, réaliser un rappel concernant le cycle pilaire, pour, dans un second temps, aborder en détail la question de l'alopécie androgénique et enfin, faire un inventaire des soins existants pour traiter cette spécificité.
Rappel du cycle pilaire
Le cycle pilaire est divisé en 3 phases :
- Anagène : De 2 à 5 ans (phase de croissance de cheveux environ 1cm/mois)
- Catagène : environ 3 semaines (phase de repos)
- Telogène : environ 3 mois (phase de chute et remplacement)
Lors de la consultation une recherche des diverses causes possibles est entamée afin de poser le bon diagnostic. Une prise de sang sera ainsi prescrite pour vérifier des carences nutritionnelles et d'éventuels déséquilibres hormonaux. Des photos du cuir chevelu peuvent être prises et ensuite analysées avec une base de données qui confirmera le diagnostic.
Seront analysés :
- Le nombre de cheveux par cm²
- La distance entre les cheveux
- La présence de follicules miniaturisés
- Le diamètre de cheveux
- Les follicules multiples
- La présence de pigmentation jaunâtre à la base du follicule
- La présence d’inflammation
- L’état général du cuir chevelu
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Zoom sur l'alopécie androgénique
La forme d’alopécie la plus fréquente est l’alopécie androgénique (ou androgénétique). Elle représente 95% des cas de perte de cheveux. Il s'agit d'une pathologie due à l’action de la testostérone sur les cheveux, avec une prédisposition génétique. Sous l’influence des hormones mâles, le cycle pilaire est raccourci, donnant naissance à un cheveu plus fragile (= miniaturisation du cheveu). Dans ce cas de figure, la testostérone accélère le cycle de croissance du cheveu jusqu’à l’épuisement précoce du capital capillaire. En cas de prédisposition à l’alopécie androgénétique, les 20 cycles prévus par la nature sont plus vite consommés et les régions concernées deviennent précocement chauves.
Toutefois, les régions de la couronne (tempes et occiput) ne sont pas soumises à ces influences hormonales. Il semblerait que l'alopécie androgénétique provienne de l'inactivation des cellules souches contenues dans le follicule pileux. Ces dernières ne se transforment pas en « cellules progénitrices » des cheveux, ce qui provoque l'atrophie du follicule, qui ne produit alors que des cheveux microscopiques. Les alopecies androgénétiques sont aussi répertoriées selon la classification de Ludwig pour la femme et celle de Nordwood Hamilton pour les hommes. Conformément à ce critère de sévérité, il sera possible de choisir le traitement adapté, en sachant que si le bulbe est encore présent, il sera possible de le stimuler et d'en augmenter sa densité.
Néanmoins, si le bulbe du cheveu est absent, il n’est pas possible de faire pousser de cheveux et la seule alternative envisageable sera alors la greffe capillaire. Le critère de sévérité précédemment abordé est important pour sélectionner le patient et ne pas le décevoir. En effet, un patient idéal aura une réponse satisfaisante, un patient conforme aura une bonne réponse mais le traitement ne sera pas efficace à 100% (voir photo). Dans les stades plus avancés, il est conseillé de s’orienter plutôt vers une greffe de cheveux (sujet non traité dans le présent article).
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Les soins existants pour traiter l'alopécie androgénique
Les soins présentés pourront néanmoins être utilisés en support de la greffe de cheveux afin d’améliorer sensiblement le pourcentage de réussite, le temps de repousse et les suites. Il existe divers traitements visant à diminuer la chute et à augmenter la densité de cheveux. Ces derniers vont renforcer les cheveux, réactiver ceux liés à des bulbes déjà existants et ainsi augmenter la densité capillaire. Ces traitements ne peuvent donc pas faire pousser de cheveux si le bulbe est absent. L'ensemble des traitements sera nécessaire et il faudra faire preuve de patience, car les cheveux poussent lentement.
La mésogreffe
Il s'agit d'une mésogreffe pour la régénération capillaire. Cette technique utilise les cellules souches du cuir chevelu pour redensifier les cheveux. Avec les cellules souches, d’autres cellules (fraction stromale) créent un environnement plus adapté à leur survie. Une biopsie de 2,5mm de diamètre à l’arrière de l’oreille (donc dans une zone très peu visible) est réalisée. Le tissu est ensuite broyé dans une machine à usage médical, avec l’ajout de sérum physiologique. Cette suspension sera injectée dans le cuir chevelu avec une technique classique de meso-thérapie (d'où le nom meso-greffe).
Une seule séance est nécessaire et les effets sont visibles après 3 mois. Ce traitement trouve son indication dans le traitement de l'alopécie androgénétique. La mésogreffe normalise la chute capillaire et améliore la densité capillaire. Ce type de traitement convient aussi bien aux hommes qu’aux femmes et il est d'ailleurs possible de répéter le traitement tous les 15 à 24 mois.
Photo d'une mésogreffe réalisée sur un patient du Dr Eugenio Broccaioli
Le PRP
Le sigle PRP signifie "Plasma Riche en Plaquette". Ce traitement est réalisable au sein d'un cabinet (cf. Loi n°L.1221-8 et Loi n°L1211-8). Uniquement dans le cadre de l’alopécie androgenique, il est possible d’utiliser des facteurs de croissance prélevés à partir du sang du patient. Les plaquettes contiennent effectivement des protéines qui stimulent la cicatrisation cellulaire. Ces mêmes facteurs stimulent la vascularisation et la croissance des cheveux. Ceux-ci sont ensuite injectés dans le cuir chevelu. L’objectif est d’utiliser les facteurs de croissance plasmatique contenus dans les plaquettes, pour :
- stimuler le processus de repousse capillaire
- activer la microcirculation au niveau du cuir chevelu
- nourrir les cellules souches multipotentes (mésogreffe)
- diminuer l’inflammation
- permettre la stimulation des cellules souches du follicule pileux
Le protocole prévoit 3 séances espacées de 1 mois et une séance d’entretien tous les 6 mois.
La mésothérapie
C’est une technique qui existe depuis environ 60 ans dans le domaine médical et qui a ensuite été utilisée dans le domaine de la médecine esthétique. Il s’agit d’injecter superficiellement dans la peau (pour les cheveux, ce sera la peau du cuir chevelu) un cocktail de vitamines, d’acides aminés, de peptides biomimétiques, etc. qui vont revitaliser le cuir chevelu et les cheveux, et augmenter la densité capillaire.
Le protocole prévoit des séances toutes les 2 semaines pendant 4-5 fois et celui-ci peut être répété 2 fois par ans .
Le laser basse énergie et la LED
Ces techniques sont plutôt de support. Elles résultent de l’observation qu’après certains traitements pour l’épilation, il était constaté une augmentation de la croissance des poils inattendue. L’hypothèse est que la chaleur produite peut stimuler la prolifération des cellules souches folliculaires et leur différentiation. Il y aurait parallèlement une libération de facteurs de croissances qui agit sur le cycle pilaire et la vascularisation locale. Ils sont souvent utilisés à la fin des traitements précédemment évoqués et permettent de compléter le traitement du patient.
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