Tout le monde transpire. Si, en temps normal, le corps humain produit environ 500 ml de sueur chaque jour, certaines personnes souffrent d’une transpiration excessive : c’est l’hyperhidrose ou hypersudation. touchant 3 % de la population en France (homme et femme) et dans le monde, la sudation excessive peut avoir de graves conséquences sur la vie sociale et professionnelle des personnes atteintes.
La CPAM distingue deux types d’hyperhidrose :
Toujours selon le site “ Transpirer Moins “, lors de la première consultation, le médecin va vous examiner et vous interroger sur vos antécédents médicaux afin de réaliser une évaluation médicale.
Pour cela, il va se référer à un questionnaire d’évaluation : l'Échelle d’Intensité de l’Hyperhidrose (HIHS) :
Cela lui permettra de déterminer votre degré d’atteinte ainsi que le traitement le plus adapté à votre situation. Il est donc indispensable de n’omettre aucun détail lors de votre consultation.
La Revue Médicale Suisse nous explique que les premiers traitements donnés pour soigner une transpiration excessive sont des traitements locaux. Le plus souvent, il s’agit de produits antiperspirants à base de sels d’aluminium.
Notamment utilisés en cas d’hyperhidrose modérée, les sels d’aluminium vont venir obstruer les glandes sudorales. L’antiperspirant sera à appliquer la nuit car il y a alors une diminution de l’activité sudorale.
Selon le Dr Bertrand Joly, les traitements à base de sels d’aluminium peuvent provoquer des irritations cutanées mais donnent de bons résultats, particulièrement au niveau des aisselles.
Il existe aussi des remèdes naturels contre la transipation comme le bicarbonate de soude, le jus de citron, le vinaigre de cidre...
Le Dr Bertrand Joly nous explique que le traitement de l’hyperhidrose par injection de toxine botulique va empêcher la libération de la transpiration par les glandes sudoripares.
Une anesthésie locale peut vous être proposée (crème anesthésiante à appliquer 1 h avant la séance). Le médecin va ensuite procéder à l’injection de toxine botulique, à raison d’un flacon par zone à traiter, c’est-à-dire un flacon pour une main, un pied ou une aisselle.
Concernant les effets secondaires, ils sont les mêmes que pour toute injection : risques de rougeurs ou d’apparition d’hématomes aux endroits de la piqûre. Dans certains cas, une légère faiblesse musculaire peut être ressentie, notamment au niveau de la paume des mains. Cette sensation disparaîtra dans les 5 à 10 jours suivant les injections.
Les effets de la toxine botulique sur la sudation excessive sont assez rapides. Ils persisteront pendant environ 6 mois. Le traitement devra donc être régulièrement renouvelé pour en garder tous les bénéfices.
Selon la Revue Médicale Suisse, l’ionophorèse est particulièrement prescrite en cas d’hyperhidrose modérée des mains et / ou des pieds. Cette technique consiste à faire baigner la partie atteinte dans une eau où circule un faible courant électrique continu, de 15 à 20 mA. On ne connaît pas l’action exacte de l’ionophorèse sur l’hyperhidrose mais il semblerait qu’elle entraîne un blocage des glandes sudoripares, les empêchant ainsi de générer une sudation excessive.
Chaque séance dure environ 20 minutes, à raison de 3 à 6 séances par semaine. Si le patient répond bien au traitement, il sera alors possible de passer à 1 à 2 séances par semaine. Les premiers résultats sont visibles après une dizaine de séances.
L’ionophorèse se prête mal au traitement de l’hypersudation axillaire, c’est-à-dire au niveau des aisselles. En effet, la mise en place est plus complexe et est faite par le bais d’éponges mouillées et d’électrodes.
Le Dr Adda explique que le système Miradry va venir détruire les glandes sudoripares grâce à des ultrasons. Particulièrement utilisé pour l’hyperhidrose axillaire, Miradry est efficace en une seule séance dans 80 % des cas (en 2 séances pour les 20 % restants).
Avant une séance de Miradry, vous devrez vous raser complètement la zone à traiter dans les 3 à 4 jours précédents. De plus, une anesthésie locale est appliquée dans l’heure précédant la séance. Peu douloureuse, une séance de Miradry dure entre 1h30 et 2h selon les cas. Cette technique n’engendre que peu d’effets secondaires, hormis une légère hypersensibilité et / ou un gonflement de la zone traitée. Les résultats apparaissent progressivement dans les semaines suivant la séance.
Le Dr Adda précise également qu’une réduction significative de la transpiration excessive est constatée (jusqu’à 82 % de transpiration en moins). On observe également une réduction des odeurs (de 80 à 90 %) et une dépilation définitive de la zone traitée (élimination de 70 % des poils).
Dans les cas les plus sévères de transpiration excessive et résistants aux traitements locaux, il peut parfois être nécessaire d’avoir recours à la chirurgie : la sympathectomie thoracique. La CPAM explique que cette intervention consiste à couper les nerfs déclenchant l’hypersudation des aisselles, des mains ou du visage via des incisions dans le thorax.
La Revue Médicale Suisse précise que cette intervention est réalisée sous anesthésie générale. Si elle donne de bons résultats, notamment sur l’hyperhidrose palmaire, elle est cependant moins efficace sur l’hypersudation axillaire. En outre, dans 10 à 40 % des cas, elle provoque une transpiration excessive dite compensatrice au niveau du torse, des membres non-touchés auparavant ou du visage. Elle peut également provoquer une sécheresse cutanée importante (fissures, desquamation, hyperkératose).
La plupart des traitements sont destinés à bloquer l’activité ou à éliminer totalement les glandes sudoripares. Pour autant, le Dr Adda insiste sur le fait que celles-ci ne sont pas fondamentales à la gestion de la transpiration. En effet, la transpiration se fait sur tout le corps, par les pores de la peau. La transpiration exprimée par les glandes sudoripares ne représentent que 2 % de la transpiration du corps. De ce fait, il n’y a aucun risque à supprimer les glandes sudoripares pour traiter une transpiration excessive.
Le site “ Transpirer Moins “ souligne l’importance de trouver un médecin qualifié mais surtout, un médecin avec lequel vous vous sentirez à l’aise pour communiquer ouvertement sur votre maladie et sur tous les symptômes que vous avez. En effet, cette confiance sera indispensable afin que votre médecin puisse vous prescrire le traitement le plus approprié.
Par ailleurs, afin de vous assurer des qualifications de votre médecin, vous pouvez vous adresser au Conseil National de l’Ordre des Médecins ou à l’Association Française de Médecine Esthétique (AFME).
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