L'augmentation mammaire est l'intervention la plus demandée ces dernières années par les femmes de tous âges. Rien qu'en 2020, plus de 1,6 million de femmes dans le monde ont subi cette intervention, selon les dernières statistiques de la Société internationale de chirurgie plastique (ISAPS). Les femmes choisissent de recourir à l'augmentation mammaire pour différentes raisons. Elles peuvent être insatisfaites de la taille ou de la forme de leurs seins, ce qui peut représenter un fardeau psychologique susceptible d'avoir un impact sur leur vie personnelle et sexuelle.
Cependant, de nombreuses femmes se méfient encore des implants et n'aiment pas l'idée d’un corps étranger dans leurs corps. C'est pourquoi l'augmentation mammaire avec sa propre graisse (augmentation mammaire autologue ou lipofilling mammaire) a suscité beaucoup d'intérêt. Cette procédure est de plus en plus populaire, non seulement en raison de sa facilité, ses risques limités mais aussi parce qu'elle permet de se débarrasser de la graisse problématique sur d'autres parties du corps. En effet, l'utilisation de la propre graisse de la patiente comme substance pour faire une augmentation mammaire est un excellent moyen de prévenir un éventuel rejet ou une incompatibilité, puisqu'il s'agit d’une substance de votre propre corps (autologue). La graisse autologue est l'un des meilleurs matériaux de remplissage, moins nocifs pour l'organisme que les implants.
De quelles parties du corps la graisse est-elle prélevée ?
Le plus souvent, la graisse est prélevée sur des parties où il y a un excès de graisse. Il s'agit généralement des parties suivantes :
Bien entendu, la graisse peut également être prélevée sur d'autres parties du corps, à la discrétion du spécialiste.
Spécialiste en lipofilling, le Dr Thierry Lemaire nous explique qu’il est possible de réaliser des injections de graisse au niveau des seins en complément de la pose de prothèses notamment pour dissimuler les contours de la prothèse mammaire.
Si vous êtes intéressée par une augmentation mammaire avec des résultats d'apparence naturelle mais que vous craignez une intervention chirurgicale, cette méthode moins invasive peut être la solution idéale pour vous.
La patiente idéale pour un lipofilling mammaire sera en bonne santé, majeure, souhaitant augmenter de manière naturelle la taille de sa poitrine. Il est important que la patiente présente suffisamment de graisse pour pouvoir la prélever. Le meilleur moyen de savoir si vous êtes une bonne candidate est de prendre rendez-vous avec un médecin qui a de l'expérience et qui pratique ce type d'intervention. Le Dr Laurent Benadiba nous informe que cette chirurgie peut également être utilisée dans le cadre d’une chirurgie reconstructrice mammaire en complément de prothèses.
Pour toute intervention chirurgicale, il est primordial de porter une attention particulière au chirurgien à qui vous confiez votre corps. Aujourd’hui, il n'est pas difficile de trouver des informations sur des médecins experts dans ce domaine, son expérience et quels sont ses résultats sur d’autres patients. Cette intervention est pratiquée par un chirurgien plasticien c’est pourquoi il est important de vérifier avant tout que le médecin que vous avez choisi a achevé sa spécialisation en chirurgie plastique et qu'il peut exercer sa profession. De plus, vous pouvez le savoir en vérifiant que le médecin est bien inscrit au Conseil National de l’Ordre des médecins.
Voici les questions de base à se poser avant de décider de subir une intervention chirurgicale :
La première consultation avec un médecin est sans engagement. Le médecin écoutera avec attention vos attentes quant au résultat, discutera de vos préoccupations et de vos besoins, puis évaluera si l'augmentation mammaire autologue est une procédure appropriée pour vous. Lors de votre première visite, le médecin prendra connaissance de vos antécédents médicaux et vous examinera. Cela lui permettra d'écarter les contre-indications et de choisir la meilleure méthode pour vous.
Lors de la première consultation, le chirurgien déterminera également la partie du corps dans laquelle le tissu adipeux sera prélevé et évaluera l'état de la peau dans ces zones. Il décidera également du type d'anesthésie à utiliser et de la nécessité d'une hospitalisation. Le médecin vous expliquera le déroulé de l'intervention, vous informera des complications possibles, de la durée de la convalescence et évaluera le type de résultat auquel vous pouvez vous attendre. Au moment de prendre votre décision finale, il sera important que vous vous sentiez bien dans la clinique et que vous ayez pleinement confiance dans le médecin que vous avez choisi.
Le transfert de graisse vers les seins est réalisée sous anesthésie générale. Le choix de l'anesthésie la plus appropriée dépend de nombreux facteurs, qui peuvent être déterminés en consultation avec votre chirurgien plasticien. C’est pourquoi vous devrez passer un examen préopératoire avec votre médecin généraliste environ une à deux semaines avant l'intervention. Il est également possible que votre médecin vous recommande de porter un soutien-gorge extensible spécial quelques semaines avant l'intervention, ce qui, selon la Société américaine des chirurgiens plasticiens (ASPS), améliorera le résultat de l'intervention.
L'utilisation à long terme de médicaments doit être discutée au préalable avec votre médecin. Les fumeurs présentent un risque accru de complications ; il est donc recommandé d'essayer d'arrêter de fumer avant l'intervention.
Si votre médecin estime qu'une anesthésie locale sera suffisante, il n'est pas nécessaire de vous préparer spécialement à l'intervention. Toutefois, pour que l'intervention soit aussi sûre que possible, vous devez suivre toutes les recommandations données par votre médecin lors de la consultation précédent l'intervention.
Selon le Docteur Julien Luini, cette chirurgie est réalisée sous anesthésie générale en ambulatoire et dure généralement entre une heure et une heure trente.
L'intervention se déroule en trois étapes : la liposuccion initiale, le traitement et la préparation de la graisse prélevée et l'application ultérieure de la graisse sur les seins.
La graisse est prélevée dans des zones qui présentent généralement une couche plus importante de tissu adipeux sous-cutané. Cette intervention a un double bénéfice car le prélèvement servira également à la réduction d'une zone excédentaire particulière et gênante pour la patiente. C'est pourquoi la graisse est le plus souvent prélevée sur l'abdomen, les cuisses ou les fesses.
Une solution saline est d'abord injectée dans la zone de prélèvement, ce qui raffermit la graisse et épaissit en même temps la couche avec son volume. L'aspiration se fait ensuite à l'aide d'une petite canule de ponction d'un diamètre de 1 à 3 mm, comme pour la liposuccion. La graisse va ensuite être traitée par une centrifugeuse qui va permettre de débarrasser la graisse de ses impuretés avant de la réinjecter dans le corps.
Les cellules souches sont bien sûr présentes dans le tissu adipeux et sont donc transportées avec la graisse prélevée.S'il y a une quantité importante de sang dans le prélèvement, le tissu est lavé avec une petite quantité de sérum physiologique. Presque immédiatement après le prélèvement, le greffon est réinjecté dans la poitrine à l'aide d'une fine canule d'injection. L'injection des amas de cellules graisseuses se fait dans de fins canaux qui peuvent ensuite se développer à travers les vaisseaux sanguins nouvellement formés, reliant ainsi le tissu implanté au système circulatoire. Dans le cas contraire, la graisse serait absorbée puis éliminée naturellement par le corps. La technique d'implantation de la graisse est primordiale dans ce type de chirurgie car seule une technique correcte garantit que cette graisse sera conservée dans la nouvelle zone et ainsi conservera le volume atteint, sans être réabsorbée à long terme.
L'effet attendu est non seulement une augmentation du volume de la zone dans laquelle la graisse a été implantée, mais aussi une amélioration de son irrigation sanguine grâce au réseau vasculaire nouvellement formé. L'ensemble de la procédure peut durer d'une heure environ à plusieurs heures dans le cas d'un transfert volumineux et complexe.
Si l'intervention est réalisée sous anesthésie générale, le processus peut prendre un peu plus de temps. L'anesthésiste vérifiera grâce à des tests préopératoires que la santé de la patiente permet l'anesthésie. Après l'intervention, la patiente sera surveillée à l'aide de machines et sous la supervision directe du personnel médical.
L'avantage de cette méthode 2en1 réside tout d’abord dans sa rapidité: lors d’une seule et même intervention, une liposuccion est réalisée, la graisse immédiatement traitée avant d’être réinjectée pour remodeler la poitrine. Le résultat n'est donc pas seulement une augmentation mammaire, mais aussi une réduction de la masse graisseuse dans les zones du corps qui pourraient être un complexe pour la patiente. Le corps est ainsi modelé de deux manières à la fois: perte de masse graisseuse et augmentation de la poitrine. De plus, grâce à la rapidité et au caractère non invasif de l'intervention, vous pouvez rentrer chez vous et reprendre vos occupations quotidiennes en moins de 24 heures.
C’est pourquoi, l'utilisation de graisse autologue rend cette procédure très sûre et il n'y a pas de risque de réaction allergique ou de rejet d'un corps étranger, comme ça peut être le cas lors d'une augmentation mammaire par implants.
Cependant, votre chirurgien pourra vous proposer de compléter la pose d’implant par un lipofilling afin d’améliorer l’aspect et la forme de la poitrine. Le résultat sera alors plus naturel et les implants comme dissimuler sous votre propre graisse.
La procédure est douce pour le corps et n'impose pas un long temps de récupération à l'organisme. C'est pourquoi la convalescence est généralement peu douloureuse et rapide. Le Docteur François Jacquin explique que si l’opération est réalisée en ambulatoire, il peut être recommandé de passer une nuit à l'hôpital ou la clinique afin de s’assurer du bon résultat de l'intervention. Il sera cependant primordial de privilégier des temps de repos à la sortie de l’opération et de porter un soutien gorge spécifique afin d’améliorer le temps de récupération et le résultat final.
Bien que cette intervention soit peu invasive par rapport à d'autres méthodes de chirurgie plastique, n'oubliez pas que vous vous remettrez de deux traitements à la fois. Par conséquent, dans les jours qui suivent l'intervention, il est conseillé de ne pas trop solliciter votre corps et de lui laisser le temps d'opérer ces nouveaux changements. Cependant, le retour à la vie normale est rapide et la plupart des femmes qui subissent cette intervention peuvent reprendre leur activité quotidienne sans trop de restrictions dès le lendemain. En revanche, il est conseillé d'attendre au moins une semaine après l'intervention avant de reprendre le sport.
Dès le lendemain de l’opération, vous obtiendrez des seins plus ronds et plus naturels mais vous vous débarrasserez aussi des zones plus volumineuses qui vous gênaient. Aucune cicatrice n'est laissée après l'intervention et aucun soin particulier n'est nécessaire. L'effet est visible immédiatement après l'intervention, mais le résultat final ne sera visible qu'après 2 à 3 mois, lorsque la graisse dans la poitrine se sera stabilisée.
Avec le lipofilling, la taille des seins peut être augmentée d'une taille. Avec le temps, l'intervention peut être répétée et la taille des seins peut encore être augmentée. Les résultats sont souvent subtils et naturels. Bien qu'ils n'aient pas un effet aussi visible que les implants, ils apportent néanmoins une amélioration indéniable à votre apparence. Pour les femmes qui souhaitent rehausser l'apparence de leurs seins tout en améliorant les zones ayant une masse graisseuse plus importante et pouvant être complexant pour la patiente, le transfert de graisse autologue est le choix idéal.
Bien que le lipofilling soit une procédure “réputée simple” comme nous le souligne le Docteur Paul Seknadje, il existe toujours des risques potentiels. Le principal risque de cette procédure réside dans le fait que la graisse ne soit pas retenue et que la procédure doive être répétée au bout de 6 mois. D'autres risques peuvent affecter négativement le résultat comme la nécrose des cellules graisseuses, des ecchymoses ou une quantité insuffisante de graisse transférée dans le sein, ce qui peut créer des irrégularités visibles et nécessiter une autre procédure pour corriger ces imperfections. Il est aussi possible qu’une asymétrie mineure se produise si la quantité de graisse retenue est plus importante sur un sein que sur l'autre. Dans ce cas, elle peut être corrigée lors d’une autre intervention chirurgicale.
L'infection est possible mais rare selon l'ASPS. Si vous développez une infection après le transfert de graisse, elle peut être traitée très facilement par l'administration d'antibiotiques. Les complications liées à la cicatrisation, au repositionnement de l'implant ou à d'autres risques associés à l'augmentation mammaire par implants sont exclues.
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