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16 sept. 2021 · Actualisation : 10 oct. 2023

Nymphoplastie Ratée ou Pas ?

Ne vaut pas la peine

Bonjour,

{LA NAISSANCE DU COMPLEXE}

J’ai 20 ans et je tiens à préciser que je suis noire (ce détail peut changer toute l’expérience car la cicatrisation est pas la même vu l’épaisseur de la peau.) Très jeune quand mon corps de femme à commencer à se développer et avant même que je connaisse le monde du sexe et de la pornographie, j’ai su que mon corps était « différent » de ce que je voyais autour de moi. Culturellement la nudité n’était pas du tout un tabou donc je connaissais un peu toute les vulves des femmes de ma famille et aucunes avaient une comme la mienne. Avec des petites lèvres qui dépassent et un clitoris (plutôt le capuchon) voyant.

J’avais 10-11 ans et une réaction de ma grande sœur qui m’a beaucoup marqué et quand elle s’est écriée en me voyant sortir de la douche, elle comparait sa vulve à la mienne et était sûre que j’avais une mycose puisque mes « lèvres n’étaient pas normales ». Ma mère fut alertée et a décidée de m’emmener chez notre médecin traitant, une femme qui m’a rassuré et m’a expliqué que c’était tout à fait normal, il n’y a pas de vulve « type » chaque femme est faite différemment et je suis grande de taille donc c’est tout à fait proportionnel. Elle ajouta que ses filles aussi sont comme moi. Bien qu’on m’avait rassuré, c’était pour moi une porte qui s’est ouverte et jamais refermée : le monde de la comparaison de nos corps de femmes, la découverte de la pornographie et les avis des hommes au collège, lycée et sur les réseaux sociaux ; j’avais tout simplement grandis et pris conscience que mon sexe n’était pas « normal » ; il était pas ce que je voyais et cela depuis très jeune.

Voulant me conserver le plus longtemps possible, je n’ai jamais eu de rapport sexuel avec quelqu’un (homme ou femme) donc personne n’a déjà vu mon sexe (de façon plus attentive que quand je me change devant mes amies ou lors de mes rdv avec ma gynécologue). Ce complexe s’est intensifié avec mon obsession à la comparaison.

Je trouvais mon clitoris « imposant » et mes lèvres n’arrangeait pas le tout, bien qu’elles soient petites et pas trop longues (de même pour mon clito), j’exagérais vraiment l’aspect de mon sexe qui en soit était tout à fait normal, il présentait aucune asymétrie, c’est juste qu’il correspondait pas à mes attentes. J’oublie de parler de la gêne que ça présentait, pour moi j’étais hypersensible parce que mon clitoris n’est pas couvert par mes grandes lèvres et ça me gênait lors de quelques activités pour mes petites lèvres aussi. C’était plus une échelle de 60% d’une gêne esthétique et le reste, 40% d’inconfort.

Avec du recul toute cette réflexion est complètement bidon et ça car on impose aux jeunes filles un modèle de corps (jusqu’au sexe) qu’on doit respecter, se sentir différente doit être un complexe, alors que c’est justement ça qui nous rend toute uniques et belles.

{JE SAUTE LE PAS}

Octobre 2020, je décide de prendre rdv avec une gynécologue car pour moi tout est clair dans ma tête, pour me sentir bien, je me dois de faire cette opération. Surtout que je grandis et que le risque de me montrer à quelqu’un se fait grand et je refuse de me montrer ainsi à quelqu’un d’autre et même pour moi le fait de ne pas apprécier cette partie de mon corps me motive.

Pendant ce rdv j’en parle à ma gynécologue qui examine mon sexe du coup : « C’est ça qui te dérange ? » Je n’ai pas une très grosse hypertrophie mais elle me comprend quand même et prépare le dossier pour ma nymphoplastie car chaque femme ressent la gêne à sa manière, ça peut paraître petit mais je peux le vivre d’une différente façon. (j’essaye de rassurer celles qui pensent qu’elles ne sont pas éligibles à cette opération)

En Avril j’ai rdv avec une gynécologue de l’hôpital, je savais déjà que j’allais la faire dans ce CHR car je voulais que tout soit pris en charge. Ayant déjà subie une réduction mammaire qui s’est très bien déroulée, j’avais une énorme confiance encore pour cette opération qui est beaucoup plus simple.

Pendant ce rendez-vous, elle m’explique et tient formellement à me faire comprendre qu’elle ne touchera pas à mon clitoris, ce que je comprend totalement et je lui explique que je veux réduire la taille de mes petites lèvres (logique ^^). Elle me met en confiance, je me demande si je n’aurais pas dû insister sur le côté esthétique mais voulant être prise au sérieux je n’en parle pas, pour moi c’est une femme et elle saura comment me satisfaire au niveau de résultat.

Mon opération est donc convenue pour le Jeudi 09 septembre 2021 ; je suis pas stressée mais juste pressée de dire adieu ce complexe qui a duré 10 ans et pouvoir être 100% à l’aise avec moi-même. Je demande une anesthésie générale car j’ai très peur à l’idée de rester éveillée lors d’une opération et de tout entendre.

{L’OPÉRATION}

Je suis admise très tôt à 8h, on fixe l’heure de l’opération à 13h30.

15h : Je me réveille et ça brûle tellement, je demande directement des calmants quand je me réveille.

16h : Je suis admise dans ma chambre, j’attend une heure ou deux la chir qui m’explique que ça s’est très bien passé, ça aura duré 20 minutes au total et elle précise qu’elle n’a pas voulu faire une technique qui consiste à tiré le restant de peau au niveau du capuchon du clitoris pour que ça fasse tout « lisse ». Je suis un peu déçue de l’apprendre puisque bien que je voulais enlever une gêne, je souhaitais aussi avoir un beau résultat dans l’ensemble. « C’est pas grave je lui fais confiance »

17h-18h : on vérifie très souvent si j’ai pas de saignement important, ça me brûle toujours autant mais la douleur est supportable.

20h : je peux sortir, j’arrive à marcher sans trop de difficulté, j’ai la fameuse démarche de cow-boy.

La première nuit : j’ai mal mais les calmants administrés sont bons, ils apaisent la douleur correctement et je peux dormir sans trop de problèmes. La glace est ma meilleure amie.

En journée je commence à avoir de plus en plus de mal à marcher et m’asseoir, je m’assois sur le bas du dos. Je sors ça va (en voiture) mais ça reste inconfortable. La glace est toujours avec moi.

J+3 : La douleur est plus forte, je sens que ça picote et que ça brûle toujours mais ça va grace aux médicament et encore une fois ma copine, la glace.

Le soir de mon J+3 de décide d’observer un peu plus correctement mon sexe… L’HORREUR : mon clitoris est plus gros que jamais, je vois deux bout de peau qui « pendent » donc qu’il le rende ainsi et je remarque qu’il y a une lèvre qui est 4x plus grande que l’autre, l’autre est bien coupée je ne la voie pratiquement pas mais celle ce gauche c’est comme si on y avait jamais touché.

Les jours passent et au moment où je vous écris cela fait une semaine, la douleur est supportable bien qu’à des moment c’est un peu dur, les fils me fatiguent beaucoup et ma démarche est pas prête de s’améliorer, je ne peux pratiquement pas m’asseoir et la chose qui me peine c’est vraiment le résultat que je trouve vraiment pas concluant.

Je commence à regretter à chaque minute cette opération, je sens que ce n’est pas forcément un œdème mais je garde espoir.

J’actualiserais régulièrement si j’oublie pas

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Commentaires (2)

Bonjour, comment ça va depuis ton opération ? Comment te sens tu ? Le résultat te convient il finalement ?
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Bonjour ! Un récit detaillé avec beaucoup d'émotions. J'espère que tout va mieux pour vous.
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