Le problème de l’addiction à la chirurgie esthétique

Le problème de l’addiction à la chirurgie esthétique
Mathilde Haroche
Diplômée en communication dans une école de mode et d'art de vivre, je suis passionnée par l'esthétique et me consacre aujourd'hui à la rédaction d'articles de chirurgie et de médecine esthétique.
Création : 30 oct. 2017 · Actualisation : 3 juin 2021
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On dit de beaucoup d'aliments et autres produits qu'il faut savoir les consommer avec modération. Cette phrase pleine de sagesse doit également être appliquée dans le cadre de la chirurgie et des traitements esthétiques. Une retouche au niveau du nez, le comblement des rides d'expression, l'augmentation ou la réduction de la poitrine, tous ces traitements offrent de bons résultats esthétiques comme psychologiques et permettent d'améliorer l'estime de soi.

On ne peut pas nier que nous accordons tous une importance certaine à notre apparence physique. Il ne faut cependant pas que cette préoccupation tourne à l'obsession. De plus en plus d'interventions chirurgicales liées à l'esthétique sont pratiquées à travers le monde. En 2015 ce sont quelques 21 millions d'interventions de ce type qui ont été réalisées à l'échelle mondiale.

Dans la plupart des cas les personnes ayant recours à ce type d'opération se sentent satisfaites une fois les résultats définitifs appréciables. Il existe cependant un petit nombre de personnes pour qui les résultats obtenus ne sont jamais suffisants et qui pensent toujours devoir améliorer un aspect ou l'autre de leur apparence. C'est dans ce type de cas que l'on peut parler d'addiction.

En quoi consiste le trouble de l'addiction à la chirurgie esthétique ?

Toutes les addictions supposent que l'objet de dépendance de l'individu finisse par gouverner totalement sa vie. On peut être dépendant de beaucoup de choses et notamment de la chirurgie esthétique.

Il n'est pas difficile d'identifier une personne souffrant de ce type de pathologie. Il s'agit de personnes extrêmement attentives à leur image à tout moment. Ces dernières peuvent dépenser des milliers d'euros en produits et traitements de dernière génération et ne se sentent jamais totalement satisfaites des résultats obtenus.

Elles ont au-delà de ça souvent recours à des interventions chirurgicales pour retoucher différentes parties de leur corps, même après avoir déjà eu recours à une opération de chirurgie esthétique.

Lorsqu'on demande à un individu quelle partie de son corps il souhaiterait changer s'il le pouvait on obtient généralement comme réponse une, deux ou trois parties du corps. Dans le cas des dépendants aux traitements esthétiques la réponse n'est pas aussi claire ni cohérente. Leur nez ne leur plaît pas, mais leurs seins non plus, ni leurs hanches, ni leurs lèvres, etc. même s'ils sont déjà parfois passés par plusieurs opérations esthétiques sur ces mêmes parties du corps.

Ce type de patient n'est qu'un des nombreux profils que les chirurgiens rencontrent en consultation. Il en existe plusieurs autres que nous allons examiner plus en détails.

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Les différents types de patients ayant recours à une opération esthétique

Les sujets sains. Ainsi nommés par les praticiens eux-mêmes il s'agit de personnes n'appréciant pas une partie de leur corps et ayant décidé d'avoir recours à une intervention esthétique. Ils savent très bien ce qu'ils veulent, laissent le chirurgien les conseiller, cherchent toujours des médecins et centres de référence et s'informe de façon détaille sur l'intervention qu'ils envisagent.

Les sujets impulsifs. Il s'agit là de personnes qui pour une raison ou pour une autre traversent une période difficile de leur vie et pensent qu'un changement d'apparence pourra les aider à se sentir mieux et même à régler leurs problèmes. Cela peut par exemple être le cas d'une femme venant d'achever une relation de longue durée qui décide d'augmenter la taille de sa poitrine pour démarrer une nouvelle vie. Dans ces cas de figure le médecin recommandera à son patient de commencer par retrouver une stabilité émotionnelle avant de pouvoir décider si oui ou non il souhaite se faire opérer.

Les sujets dépendants. Ce profil est plus habituel qu'on ne pourrait le croire. Il s'agit de personnes voulant toujours plus et ayant beaucoup de mal à tolérer les changements de leurs corps, notamment ceux liés au processus naturel du vieillissement. On ne parle pas forcément d'addiction du fait d'avoir eu recours à plusieurs opérations mais plutôt de par cette faible tolérance aux changements du corps.

Dans ce cas de figure il est fortement recommandé que le patient ait affaire à quelques séances thérapeutiques auprès d'un psychologue spécialisé dans ce genre de troubles. Un temps de réflexion peut en effet permettre au patient de comprendre que les changements physiques qu'il souhaite opérer peuvent en réalité s'obtenir d'une autre façon, sans devoir modifier son image pour autant.

Les professionnels de l'esthétique soulignent le fait que les patients dépendants sont chaque fois plus nombreux et ce de par la banalisation de la chirurgie plastique sur certains marchés. Il est vrai que beaucoup d'interventions pratiquées aujourd'hui sont simples mais le fait d'entrer dans un bloc opératoire implique toujours un risque. La chirurgie ne peut pas être vendue comme n'importe quel produit de consommation.

Les sujets dysmorphiques. On les confond à tort avec les dépendants à la chirurgie. Les deux problèmes sont cependant différents. Ici la personne ne parvient pas à avoir une vision réaliste de son image et elle peut donc voir des défauts là où il n'y en a pas.

Ce type d'individu pense généralement que la chirurgie va les rendre heureux. Seulement en sortant de l'opération le patient ne se sent pas mieux et croit qu'une seconde opération pourra l'aider et ainsi de suite jusqu'à entrer dans un cercle vicieux dont il ne pourra sortir qu'avec l'aide d'un professionnel de la psychologie.

Addiction chirurgie esthétique
Dr Philippe Calendini
20 Avis
Prunelli-di-Fiumorbo, Haute-Corse
Dr Jean Lopin
4 Avis
Villefranche-sur-Saône, Rhône
20 Avis
Ajaccio, Corse-du-Sud
2 Avis
Bidart, Pyrénées-Atlantiques

Comment savoir si l'on est accro à la chirurgie esthétique ?

Voici une série de questions qui vous permettront de cerner votre rapport aux opérations esthétiques :

  • Vous ne pouvez pas vous empêcher de consulter des magazines traitant d'esthétique ?
  • Vous dépensez beaucoup d'argent en traitements et produits jusqu'à vous mettre en difficulté financière ?
  • Vous avez eu recours à une intervention chirurgicale et vous pensez qu'il vous en faudra beaucoup d'autres pour obtenir le corps dont vous rêvez ?
  • Prendre extrêmement soin de vous est la seule chose qui vous rende heureux ?
  • Vous ne parlez plus à personne de vos interventions passées et futures et du coût qu'elles représentent ?
  • Vous avez le sentiment que tout ce que vous faites pour prendre soin de vous n'est jamais assez ?
  • Vous pensez en permanence à la façon d'améliorer votre apparence ?

Si vous avez répondu « oui » à la plupart de ces questions il est fort possible que vous ayez un problème d'addiction à la chirurgie esthétique. N'hésitez pas à rencontrer un professionnel de la psychologie afin qu'il vous aide à vous sentir mieux avec vous-mêmes peu importe votre apparence.

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