Comprendre la rhinoplastie médicale par le Dr Eugenio Broccaioli
Le nez est un organe très complexe qui représente une unité esthétique fondamental du visage. Les compétences d’analyse maxillo-facciale mises en œuvre lors de la pratique de cette spécialité, aident le médecin à proposer la meilleure solution pour le patient. Le Dr Eugenio Broccaioli nous dévoile aujourd'hui les détails de cette intervention non chirurgicale.
Lorsque le patient a été prévenu d’une indication chirurgicale, il peut ne pas se sentir prêt à franchir le pas d’une telle opération, et dans ce cas, si le patient est éligible, le médecin pourra proposer des traitements alternatifs permettant d’arriver à un bon compromis pour le patient. La correction du nez est souvent accompagnée par la correction d’autre unités esthétiques. Harmoniser le menton et le nez (et souvent aussi les lèvres) permet de redéfinir le profil du patient (on parle dans ce cas de profiloplastie). Associer aussi les pommettes et l’ovale du visage, vise à une définition globale du visage (full face).
Les outils à disposition du médecin pour la rhinoplastie médicale sont multiples :
- Pose de fils tenseurs
- Injection de toxine botulique
- Injections d'acide hyaluronique.
Ce dernier est souvent le plus utilisé afin de camoufler la bosse, soulever la pointe et donner l’impression d’un nez plus fin. Ce traitement ne rend physiquement pas le nez plus fin car la logique veut que si l'on injecte un matériel, on va augmenter son volume plutôt que le diminuer. Il s’agit d’un changement du point de lumière qui donnera l’impression d’un nez plus fin. Si le patient a un problème fonctionnel (ventilation nasale), il ne sera pas possible d’agir avec des techniques non invasives et dans ce cas, l’acte chirurgical sera l’indication primaire. Souvent les patients demandent ce type de traitement afin d’avoir une idée avant de franchir le pas de la chirurgie. Il faut comprendre que les deux procédures sont différentes et que les résultats ne sont pas comparables.
La rhinoplastie médicale est une procédure plus rapide, moins invasive, avec moins de suites (s’il n’y a pas de complication). Il sera possible dans certains cas de camoufler une déviation de la pyramide nasale, mais le patient doit être prévenu que le risque de compilations sera plus élevé. Le produit injecté reste en place entre 1 an et 2 ans, selon la quantité utilisée, le produit choisi et la variabilité liée au patient.
Pour résumer, avec l’acide hyaluronique, il sera possible de camoufler la bosse, soulever la pointe, redéfinir le point de lumière sur la pointe, dans certains cas camoufler une déviation légère. Avec la toxine, il est possible de réduire la tension du muscle qui tracte la pointe en bas pendant l’élocution et le sourire. Avec les fils, il sera possible de soutenir la pointe, tracter les tissus vers le haut (et donc de rendre le profil plus droit), et, dans certains cas, de refermer légèrement les ailes du nez. Toutes ces procédures peuvent être combinées.
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Quelles sont les suites plus fréquentes ?
Des bleus et/ou un gonflement sont les suites les plus fréquentes. Le fait d’injecter le nez pour soutenir et remonter la pointe, crée un volume à la base du nez. Ce volume est vu par les patients et pendant quelque temps (quelques semaines), le patient peut ressentir un amas entre le nez et la lèvre, et une lourdeur quand il sourit.
La rhinoplastie médicale reste en tout cas un acte très technique, qui n’est pas à la portée de tous et qui n’est pas sans risque, ce qui explique le tarif souvent plus élevé de cette procédure par rapport à d’autres techniques d’injections d’acide hyaluronique. Pour garantir un suivi médical correct, il faut que le patient et le praticien soient joignables et disponibles pour des rendez-vous de contrôle et au cas où pour la prise en charge des complications les jours qui suivent la procédure. D’un point de vue statistique, c’est le site anatomique du visage plus fréquemment touché par des complications sérieuses.
C’est une zone anatomique où la vascularisation est particulière et très variable. Il est donc possible d’avoir des cas d’occlusions vasculaires ou une embolie du produit dans un vaisseau sanguin. Ces dernières sont des complications potentielles et rares pour toute injections, mais sont plus fréquentes dans le nez. Si ce genre de complication n’est pas reconnue et prise en charge rapidement, le tissus peut nécroser et la partie touchée par cette complication risque d’être amputée avec des séquelles permanentes.
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Pourquoi tous les patients ne sont-ils pas tous éligibles ?
Mises à part des contre-indications génériques pour les traitements de médecine esthétique comme l’état de grossesse, allaitement et les infections actives sur le site à traiter (par exemple herpes), la présence des pathologies auto-immunes ou certains traitements médicaux en cours qui peuvent augmenter les risques de complications : il existe donc des critères d'exclusion.
Comme déjà évoqué, il n’est pas possible de corriger des volumes de nez trop importants et des problèmes fonctionnels. Pour les patients ayant déjà eu une ou plusieurs chirurgies et souhaitant corriger certaines imperfections résiduelles, il faut que le médecin les évalue cas par cas, en sachant que le risque vasculaire mentionné devient encore plus fréquent (la chirurgie change les repères anatomiques).
Enfin, certains patients présentent un angle entre le front et le nez qui est trop haut et, dans ce cas, la procédure aura comme effet la réalisation d’un nez trop imposant.
Conclusion
Ce traitement est un geste technique, qui donne beaucoup de satisfaction au patient et au praticien (c’est un véritable travail de sculpteur) mais qui n’est pas adapté à tous les patients et qui peut potentiellement être source de complications majeures. Une relation de confiance et une bonne communication entre le médecin et le patient est indispensable pour la prise en charge correcte de celui-ci