Les lampes polychromatiques pulsées (IPL) en médecine anti-âge
De plus en plus de patients consultent pour lutter contre les stigmates de l’âge. Les lampes polychromatiques pulsées ou lampes intenses pulsées (Intense Pulsed Light, IPL) se sont avérées être une véritable «arme» anti-vieillissement et sont employées par les médecins. Le Dr Samuel Chemla, spécialiste en médecine morphologique et anti-âge, nous dévoile les spécificités de l'IPL grâce aux recherches réalisées sur ce sujet.
Qu'est-ce que l'IPL ?
La palette thérapeutique actuelle offerte actuellement en médecine anti-âge aux patients est étendue (hormonothérapie substitutive, topiques, micro-dermabrasion, peelings chimiques, lasers, lumière intense pulsée, injections de comblement, neurotoxines, radio-fréquence, chirurgie, etc.) L’IPL (de l'acronyme Intense Pulsed Light ou lampes intenses pulsées) est un appareil utilisé dans le traitement du vieillissement de la peau. Les appareils à IPL ont pour particularité de générer une lumière polychromatique pulsée à haute intensité. D'un point de vue technique, l'énergie électrique est convertie en énergie optique et le type cutané du patient et la qualité de sa peau déterminent le choix des filtres, et, par conséquent, le spectre de longueur d’onde qui sera émis. L'IPL est employée depuis de nombreuses années dans le cadre de la médecine anti-âge, soit comme traitement à part entière ou couplée à d'autres traitements pour plus d'efficacité, afin d'améliorer la qualité et l'aspect de la peau.
Comment se déroule le traitement ?
Avant la séance
Avant tout traitement, le consentement éclairé du patient doit être obtenu et signé. Une fiche écrite est remise par votre médecin vous expliquant la technique utilisée et ses alternatives. Votre docteur vous questionnera sur votre prise de traitement médicamenteux, son but étant de faire particulièrement attention aux photo-sensibilisants pouvant être présents dans la composition des médicaments. Il ajustera les paramètres de l’appareil, en précisant le phototype et en indiquant les irrégularités de texture, les cicatrices, les aires de rougeur et de dépigmentation, les tatouages (zones à ne pas traiter) après examen de votre peau. Des photographies seront prises avant la séance. La zone à traiter sera démaquillée et rasée. Afin de prévenir la douleur, un pansement occlusif ou une crème peut vous être prescrite en amont de votre séance.
Après la séance
Après traitement, votre peau sera nettoyée. Des érythèmes et des œdèmes péri-folliculaire peuvent être observés dans les six heures qui suivent celui-ci. En cas de douleur thermique, on pourra appliquer des compresses fraîches ou des glaçons. Après la séance, la zone traitée sera protégée par un écran solaire. Le patient doit alors éviter le soleil et porter une protection anti-UV pendant huit semaines. Par ailleurs, il ne doit appliquer aucune crème ou pommade dans les 72 heures qui suivent une séance.
Combien de séances sont-elles nécessaires ?
Les protocoles de traitement établis par les médecins consistent généralement en une série de quatre à six séances espacées de deux à six semaines, avec un entretien régulier tous les six à 12 mois. Après chaque séance, le patient est interrogé sur l’éventualité d’un inconfort ou de réactions locales.
Quels sont les résultats offerts par l'IPL ?
Les résultats de l’IPL seule
Certains patients répondent mieux au traitement que d'autres. L’action de l’IPL est indéniable sur deux composantes du vieillissement : les télangiectasies et les lésions pigmentaires. Certains praticiens signalent également une amélioration nette du teint et de la texture de la peau, un resserrement des pores, un toucher plus doux, voire une meilleure tonicité et un effacement modéré des ridules. Mais ces derniers éléments sont inconstants.
L’IPL associée à d’autres approches
La photo-thérapie dynamique (PDT)
La photo-thérapie dynamique (PhotoDynamic Therapy, PDT) est l’application d’un photo-sensibilisant avant exposition à la lumière pulsée, en crème ou en solution. La PDT est efficace sur le score global de photo-vieillissement, les petites rides et la pigmentation mouchetée. En revanche, on ne note pas de différence sur la complexion jaunâtre et la rugosité de la peau. La PDT réduit la fréquence et la sévérité des effets secondaires : les plus fréquents sont la douleur, l’érythème et l’œdème.
Les anti-oxydants polyphénoliques
L'application d’une solution riche en anti-oxydants polyphénoliques, immédiatement avant la séance d’IPL, a une action protectrice sur la peau du visage et augmente les effets d’un traitement par IPL.
Exemples d’autres associations
Afin d’accroître l’efficacité de l’IPL en médecine anti-âge, des médecins ont cherché à la coupler à d’autres procédures, de préférence peu invasives. La microdermabrasion est parfaitement compatibles avec l’IPL. Une séance d’IPL serait possible (en toute sécurité) immédiatement après un comblement par gel d’acide hyaluronique. Il n’y aurait pas de risque, ni pour la sécurité des patients, ni pour l’efficacité des implants. La combinaison IPL, lumière intense basse, vitamine C, acide hyaluronique et injections intra-dermiques de bêta-glucane est d'ailleurs plus active sur la texture et la fermeté de la peau.
L'IPL et les différents types de peau
L'IPL convient généralement à tout type de peau. Ici, l'on constate que le désir de conserver une apparence belle et jeune franchit toutes les barrières raciales, culturelles et économiques. L’uniformité de la couleur de la peau semble l’une des caractéristiques les plus importantes pour estimer l’âge de quelqu’un. Ainsi, chez les peaux foncées, l'IPL peut présenter quelques effets secondaires modérés, comme le développement de chéloïdes et de cicatrices hypertrophiques.
Chez les patients asiatiques et en médecine anti-âge, l’IPL améliore surtout la pigmentation, le tonus cutané et l’élasticité ; son action est moindre sur les rides du visage et l’hydratation. Dans la réjuvénation des peaux asiatiques, l’IPL est considérée tantôt comme moins efficace que le laser non ablatif, tantôt comme plus efficace. Des études montre chez les patients chinois ou japonais que la PDT se montre significativement supérieure à la seule IPL.
L'emploi de l'IPL sur différentes parties du corps
L'efficacité de l'IPL a pu être prouvée sur les rides, les mains et le thorax. Généralement, un décalage entre un visage rajeuni et des mains âgées peut être gênant car il indique l’âge véritable du patient. Le dos de la main est plus fin et comporte moins de glandes pilo-sébacées que le visage. Le temps nécessaire de récupération pour les mains est donc souvent plus long que pour le visage. Les mains présentent aussi l'existence d'un risque accru de cicatrices.
L’un des avantages de l’IPL est de permettre une correction simultanée des lésions vasculaires (télangiectasies, érythème) et des lésions pigmentées (lentigos solaires).
Comparé au visage, le thorax présente des similitudes avec les mains : l’épiderme et le derme sont plus minces ce qui peut provoquer un risque accru d'effets secondaires. Là encore, l’IPL corrige simultanément les lésions vasculaires et pigmentées. Elle agit sur les variables du photo-vieillissement, y compris les rides fines, l’hyper-pigmentation, les télangiectasies, la texture et l’érythème. La PDT est un complément de choix. Le médecin peut alors même coupler une micro-dermabrasion, la pose d’un photo-sensibilisant et une séquence de quatre sources de lumière (laser et IPL) pour plus d'efficacité sur cette zone.
Contre-indications, effets secondaires
L’IPL est globalement bien tolérée, mais elle comporte un certain nombre de contre-indications et d’effets secondaires.
Contre-indications (et précautions)
Les critères d’exclusion au traitement par IPL sont les suivants : grossesse, allaitement, prise de rétinoïdes ou de produits photo-sensibilisants, maladie ou troubles génétiques causant une photosensibilité ou tendant à s’aggraver après exposition à la lumière, bronzage. Le médecin surveillera particulièrement les patients diabétiques, ceux atteints de coagulopathie, les porteurs d’implants (dans la zone traitée) ou de pacemakers.
Effets secondaires
L’IPL comporte des effets secondaires potentiels. Les plus fréquents, d’ailleurs transitoires, sont la douleur, l’œdème et l’érythème, les phlycthènes et les croûtes. On peut aussi noter une atrophie cutanée, des cicatrices, des chéloïdes, des infections. Une hypo ou une hyper-pigmentation (parfois irréversible) peuvent être la conséquence du traitement.
Conclusion
L'IPL s’affirme comme un pilier de la médecine anti-âge, qu’elle soit utilisée seule ou en association (notamment PDT). Pour les patients, toujours à la recherche d’une meilleure efficacité avec le minimum d’effets secondaires, se pose la question suivante : en médecine morphologique et anti-âge, quelles vont être les associations les plus performantes ? Les réponses à ces diverses interrogations seront fournies par des études réalisées, dans le futur, sur un très large panel de patients, dont le suivi sera suffisamment long.