Docteur Jacquin : "A ce jour, j’ai réalisé au moins 4 000 rhinoplasties."
Le Docteur Jacquin, grand spécialiste de la rhinoplastie répond aujourd'hui à nos questions concernant cette intervention.
Bonjour Docteur Jacquin, pouvez-vous expliquer votre parcours ?
Je suis à la fois qualifié en chirurgie ORL et en chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice. Lors de mon parcours en ORL, j’ai été amené à traiter de nombreux nez qui respiraient mal ainsi que de nombreux nez traumatiques suite à des accidents. Tout au long de ma carrière de chirurgien plasticien, j’ai mis à profit mes compétences spécifiques sur la chirurgie du nez, et me suis en quelque sorte hyperspécialisé en rhinoplastie. A ce jour, j’ai réalisé au moins 4 000 rhinoplasties.
Quelles sont les demandes de vos patients qui viennent vous consulter pour une rhinoplastie ?
Les demandes sont de 3 types :
- Certains patients viennent me consulter pour une rhinoplastie fonctionnelle. Ils souhaitent traiter un problème respiratoire accessible à une chirurgie du nez.
- D’autres viennent me consulter suite à un traumatisme. Leur nez a été déformé et ils souhaitent retrouver le visage qu’ils avaient avant leur accident.
- D’autres enfin souhaitent une rhinoplastie esthétique. Ils ne sont pas satisfaits de l’apparence de leur nez et souhaitent le modifier.
Très souvent, les demandes sont mixtes. Un patient peut par exemple venir me consulter suite à un traumatisme, mais en ne souhaitant pas retrouver le nez qu’il avait avant l’accident. La rhinoplastie sera dans ce cas à la fois post-traumatique et esthétique.
Quels types de corrections peut-on apporter au cours d’une rhinoplastie ?
L’intervention peut concerner la cloison nasale lorsqu’elle est déviée, mais également la forme du nez (bosse, longueur, largeur, pointe tombante par exemple). Les limitations sont déterminées par la qualité de la peau, et en particulier son épaisseur.
L’échange entre le patient et le chirurgien est particulièrement important avant une rhinoplastie. L’objectif est de définir le plus précisément possible le projet du patient, et de lui donner toute l’information nécessaire afin d’éviter toute différence de perception du résultat entre le patient et le médecin.
Vous ne mettez plus de mèches à vos patients. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?
Pendant longtemps, j’ai posé des mèches à mes patients, principalement pour des raisons hémostatiques et parce que nous pensions qu’elles aidaient au maintien de la structure suite à une rhinoplastie. Le retrait des mèches était particulièrement mal vécu par les patients.
Petit à petit, des études ont montré que les mèches n’étaient pas indispensables, et ne garantissaient pas un meilleur résultat. Aujourd’hui, je n’en pose plus. Cela me permet d’assurer à mes patients que, même si les suites de l’intervention sont spectaculaires, elles ne sont pas douloureuses.
On entend souvent parler de rhinoplastie secondaire. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce sujet ?
Il arrive qu’une rhinoplastie ne donne pas entière satisfaction à un patient. En effet, une fois l’intervention terminée, le nez continue à travailler pendant 2, 3 ou 4 mois. Une petite bosse peut réapparaître par exemple. Certains patients peuvent choisir de se faire réopérer. On parle alors de rhinoplastie secondaire.
Pour quels motifs pouvez-vous refuser d’opérer un patient ?
Bien entendu, j’examine et interroge longuement chaque patient pour déceler toute contre-indication à une intervention chirurgicale.
Par ailleurs, certains patients viennent en consultation avec le désir d’un nez parfait, ou encore avec des photos de stars tirées de magazines en expliquant qu’ils veulent le même nez. Pour ma part, je refuse d’opérer tout patient pour lequel il me semble que la rhinoplastie ne répondra pas à sa demande.
A vos yeux, qu’est ce qu’une rhinoplastie réussie ?
Pour moi, une rhinoplastie réussie, c’est avant tout un nez qui respire. C’est tout de même la fonction première du nez ! Sur un plan esthétique, une rhinoplastie réussie est une rhinoplastie qui ne se voit pas.
Quelle importance doit-on, à vos yeux, donner aux logiciels de simulation ?
Les logiciels de simulation 2D et 3D sont très souvent utilisés. Ces logiciels permettent de définir le projet en mettant en adéquation les souhaits du patient, et l’expertise du chirurgien. Ils sont assez imprécis et le résultat peut être significativement différent de ceux de ces simulations.
Nous souhaitons remercier le Docteur Jacquin pour son temps et sa gentillesse.